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Un hommage planétaire à Nelson Mandela

Publié le vendredi, 06 décembre 2013 | 12 min | Monde
  • La mort, jeudi, de Nelson Mandela, premier président noir d'Afrique du Sud et icône de la lutte contre l'injustice, a suscité une vague immédiate d'émotion à travers le monde et un afflux d'hommages sans précédent, à la hauteur de cette personnalité hors du commun. Aucun chef d'État, résistant politique, Prix Nobel ou prisonnier de conscience n'avait encore provoqué, à sa mort, un tel déferlement de marques d'émotion et de respect provenant des quatre coins de la planète.

    "Nous avons perdu l'un des hommes les plus influents, les plus courageux, et l'un des êtres humains les plus profondément bons (...) sur cette Terre", a déclaré un autre premier président noir, Barack Obama, qui a fait mettre les drapeaux en berne aux États-Unis.

    Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, qui a salué une "source d'inspiration" pour le monde, a également insisté sur la dignité et l'"humilité" de Nelson Mandela.

    Les membres du Conseil de sécurité de l'ONU ont exprimé "leur profonde admiration pour les qualités morales et politiques exceptionnelles" de Nelson Mandela, qui "restera à tout jamais dans les mémoires comme une personne qui a sacrifié une grande partie de sa vie (...) pour que des millions d'autres puissent avoir un avenir meilleur".

    Au Brésil, la présidente Dilma Rousseff a rappelé que "l'exemple de ce grand dirigeant guidera tous ceux qui luttent pour la justice sociale et la paix dans le monde", tandis que le président vénézuélien Nicolás Maduro a décrété trois jours de deuil national.

    La légende du football brésilien Pelé a lui pleuré sur Twitter la mort de celui qui "était mon héros, mon ami, mon compagnon dans la lutte en faveur de la cause du peuple et pour la paix dans le monde".

    Pour avoir épargné à son peuple une guerre civile raciale qui, au début des années 1990, paraissait difficilement évitable, Nelson Mandela avait obtenu en 1993 le prix Nobel de la paix, partagé avec le dernier président de l'apartheid, Frederik De Klerk.

    Autre hommage, celui de la reine Elizabeth II, qui s'est dite "profondément attristée" par la mort de Nelson Mandela. Le Premier ministre britannique David Cameron, qui, en 2006, avait demandé pardon pour les "erreurs" de son parti à l'époque de l'apartheid, a pour sa part déclaré qu'une "grande lumière (s'était) éteinte", a-t-il déclaré, saluant "une légende dans la vie, et maintenant dans la mort", une "incarnation de la grâce".

    Le président français François Hollande a vu en lui "un résistant exceptionnel", "un combattant magnifique" : il a été "l'incarnation de la Nation sud-africaine, le ciment de son unité et la fierté de toute l'Afrique".

    La chancelière allemande Angela Merkel a elle estimé que le nom de Mandela resterait "pour toujours lié au combat contre l'oppression".

    Un autre lauréat du prix Nobel de la paix, Lech Walesa, chef historique du syndicat polonais Solidarité, a rendu hommage à "un grand symbole de la lutte contre l'apartheid et le racisme, en faveur de l'égalité".

    La birmane Aung San Suu Kyi, elle aussi Prix Nobel de la paix, a rendu hommage à "un être humain remarquable" qui "nous a fait comprendre que nous pouvons changer le monde".

    Mais au milieu de ce concert d'hommages unanimes, c'est sur la terre de Madiba, en Afrique du Sud, que l'émotion était la plus forte. "Notre nation a perdu son plus grand fils. Notre peuple a perdu un père", a déclaré le président Jacob Zuma, en annonçant au monde entier la mort de Nelson Mandela.

    "Au cours de 24 années (depuis sa libération, ndlr), Madiba nous a appris comment vivre ensemble et croire en nous-mêmes et en chacun", a salué un autre héros de la lutte anti-apartheid et Prix Nobel de la paix, l'archevêque anglican Desmond Tutu.

    Frederik De Klerk, qui l'avait fait sortir de prison en 1990, a estimé que "le courage, le charme et l'engagement de Nelson Mandela envers la réconciliation et la Constitution, ont été une source d'inspiration non seulement pour les Sud-Africains, mais pour le monde entier."

    L'Union africaine (UA), par la voix de la présidente de sa Commission, la Sud-Africaine Nkosazana Dlamini-Zuma, a salué vendredi la mémoire de Nelson Mandela, "héros panafricain", décédé jeudi soir et qui "manquera éternellement".

    Le président du Nigeria, Goodluck Jonathan, a salué l'un des "plus grands libérateurs" de l'histoire et "une icône de la vraie démocratie". Le président congolais Denis Sassou Nguesso a rendu hommage vendredi à Nelson Mandela, un "géant" dont le décès a provoqué un "coup de tonnerre" au moment où la plupart des dirigeants africains sont réunis pour un sommet à Paris.

    En Asie, le président chinois Xi Jinping a salué les "extraordinaires contributions qu'il a apportées au développement de l'humanité", tandis que le Premier ministre indien Manmohan Singh l'a qualifié de "vrai Gandhien", en référence au mahatma Gandhi.

    Nelson Mandela était un des hommes politiques "éminents de notre époque" a pour sa part déclaré le président russe, Vladimir Poutine.

    Vendredi matin, le chef spirituel tibétain en exil, le dalaï-lama, a déclaré pour sa part avoir perdu avec Nelson Mandela "un ami cher" et a salué "un homme de courage, de principes et à l'intégrité incontestable", dans un courrier adressé à sa famille.

    Le président palestinien Mahmoud Abbas a lui salué "un symbole de la libération du colonialisme et de l'occupation pour tous les peuples aspirant à la liberté".

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