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La Tunisie, réservoir du djihad en Afrique

Publié le vendredi, 25 janvier 2013 | 4 min | Société
  • Alaya Allani, spécialiste de l'islamisme au Maghreb, est quasiment le seul à tirer la sonnette d'alarme: «Un tiers des membres du commando engagés dans l'opération d'In Amenas en Algérie sont des Tunisiens, c'est de loin le plus fort contingent, et cela nous impose d'ouvrir un débat national sur le djihadisme en Tunisie.»

    L'Algérie a annoncé que onze membres du commando d'In Amenas étaient tunisiens, mais, selon des sources sécuritaires à Tunis, ils auraient été en fait neuf, les deux autres Tunisiens ayant été des otages. «Ces neuf Tunisiens appartenaient à Aqmi» (al-Qaida au Maghreb islamique), explique Alaya Allani. A priori donc, des vieux de la vieille du terrorisme islamique et non de nouvelles recrues issues des rangs salafistes tunisiens, divers et nombreux.

    Plusieurs centaines d'islamistes, parmi lesquels des condamnés pour terrorisme, ont été libérés lors de la révolution, mais, regrette Alaya Allani, «aucun suivi sécuritaire et politique n'a été mis en œuvre». Le phénomène salafiste n'a cessé de prendre de l'ampleur. De l'aveu même du pouvoir, sans doute 10 % des mosquées sont aux mains d'imams radicaux, prêchant le djihad.

    Lors d'une rencontre, en septembre dernier, l'un d'eux assurait «encourager à partir» ceux qui sont prêts à se battre en Syrie ou au Mali. «Quand on est en Tunisie, le Mali est plus proche pour gagner le paradis. Et si la France s'implique au Mali, ajoutait-il à l'époque, elle mettra en danger son peuple et ses intérêts dans la région.»

La Tunisie, réservoir du djihad en Afrique