Seize hommes liés à Aqmi arrêtés dans la région de Kasserine
Le ministre de l'Intérieur a annoncé vendredi l'interpellation de seize hommes faisant partie d'un groupe lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), dans la région de Kasserine proches des frontières de l'Algérie voisine.
Nous avons découvert un groupe terroriste lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique dans un camp d'entrainement dirigé par trois Algériens proches du chef d'Aqmi Abou Moussab Abdel Wadoud, dans la région de Kasserine (300 km au sud-ouest de Tunis), a déclaré le ministre Ali Laarayedh, au cours d'une conférence de presse.
Huit personnes ont été interpellées dans cette région par les forces de sécurité qui traquaient depuis le 10 décembre un groupe armé responsable de la mort d'un officier de la garde national.
Des munitions, des explosifs, des jumelles, des cartes militaires et de tenues de combat ont été saisis, a ajouté le ministre
Le groupe de Kasserine dit Phalange Okba Ibnou Nafaâ s'active dans l'embrigadement et l'enrôlement de jeunes islamistes extrémistes pour les entraîner militairement dans des camps d'Aqmi en Algérie et en Libye, a indiqué M. Laarayedh.
Des complices ayant assuré le ravitaillement du camp implanté sur le Mont Chaambi, près de Kasserine, sont au nombre des personnes interpellées.
La création d'un camp d'entrainement militaire a été planifié par le groupe qui a pour objectif de mettre sur pied une organisation jihadiste capable de mener des actions violentes afin d'imposer la Charia (loi islamique) en Tunisie, selon M. Laarayedh.
Huit autres extrémistes, parmi lesquels trois Libyens, ont été appréhendés dans la région de Jendouba, dans le nord-ouest, a encore indiqué le ministre ajoutant que les forces de l'ordre recherchaient encore des éléments retranchés sur les hauteurs nord de Ain Drahem, à la frontière de l'Algérie.
Dix-huit personnes au total étaient encore traquées vendredi, a-t-il précisé, ajoutant que les groupes de Kasserine et de Jendouba sont liés entre eux. Ces deux villes sont distantes de 400 km.
A Jendouba, les suspects interpellés sont accusés d'avoir cherché à faire passer la frontière tunisienne aux membres d'un groupe venant de Libye et se rendant en Algérie, a dit M. Laarayedh.
La plupart des armes et munitions saisies proviennent de la Libye, a dit le ministre, faisant état aussi de financements en provenance de l'Algérie et de la Libye.
Parmi les personnes appréhendées, sept ont été déférés devant la justice.
M. Laarayedh n'était pas en mesure de confirmer l'existence de lien formel entre le réseau démantelé et le groupuscule jihadiste tunisien Ansar Chariaa.
Selon lui, certains parmi les jeunes interpellés ont participé à des manifestations d'Ansar Chariaa, groupuscule dont le chef Abou Iyadh est l'organisateur présumé de l'attaque contre l'ambassade des Etats-Unis à Tunis qui avait fait quatre morts le 14 septembre.