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Le gouvernement tunisien discrédite notre révolution !

Publié le jeudi, 20 septembre 2012 | 5 min | Autre
  • Les violences et les destructions qui ont lieu à l'ambassade des Etats-Unis à Tunis sont le résultat de la politique sécuritaire désastreuse du gouvernement tunisien.

    Depuis plus de dix mois, les appels au meurtre, les agressions, les exactions de la part d'individus et de groupes dits "salafistes" se sont multipliés sur l'ensemble du territoire national, sans rencontrer de réponse résolue à y mettre un terme.

    Les simulacres d'arrestation, suivis de rapide libération, n'ont fait que démobiliser les forces de sécurité et accroître l'arrogance et les méfaits des auteurs des violences. Cette politique, nous le savons, est dictée par les dirigeants du parti Ennahda qui utilisent la mouvance radicale pour faire régner un climat de terreur au nom du sacré, tout en maintenant une façade d'apparente modération.

    C'est bien cette complicité de fait des gouvernants actuels avec des extrémistes qui a empêché les appareils de l'Etat d'assurer pleinement la sécurité des personnes et des biens, et qui a conduit aux graves incidents du 14 septembre.

    Que la politique sécuritaire du gouvernement aboutisse à une telle débâcle, devant l'ambassade d'un pays qui soutient l'hypothèse d'un parti islamiste modéré et apte à gouverner, est la démonstration cruelle d'une erreur de jugement. Notre pays est aujourd'hui rabaissé aux yeux du monde entier, qui admirait il y a quelques mois encore son soulèvement, ses aspirations à la liberté et à la dignité. Il est désormais assimilé à une zone dangereuse pour les étrangers. La révolution a été détournée et trahie.

    Les signataires du présent appel exigent la démission immédiate du gouvernement, qui doit assumer sa responsabilité, afin de préserver la Tunisie de l'opprobre, et de laisser les charges de l'Etat à des femmes et des hommes honnêtes et compétents, jusqu'aux élections. Nous demandons aux représentants du peuple à l'Assemblée nationale constituante de faire leur devoir, en censurant un gouvernement qui a failli à ses missions fondamentales.

    Fethi Benslama, psychanalyste ; Raja Benslama, universitaire ; Fadhel Jaziri, cinéaste ; Abdelwahab Meddeb, écrivain ; Ali Mezghani, professeur à l'université Panthéon-Sorbonne

Le gouvernement tunisien discrédite notre révolution !