Ennahdha annonce la mort de l'un de ses militants dans l'incendie de son siège
Le Mouvement Ennahdha déplore la « perte de l’un de ses militants à cause des flammes et de la fumée », alors que des témoins oculaires affirment que le défunt s’est immolé par le feu à l’intérieur du siège d’Ennhadha en signe de protestation. Une enqête est en cours pour déterminer les causes de l’incendie.
Un incendie s’est déclaré hier vers 14h30 au siège du mouvement Ennahdha. Alertés, les services sécuritaires ont été déployés en grand nombre pour intervenir. Le directeur général de l’Office de la Protection civile a été chargé de se rendre sur place pour superviser l’opération de secours et d’intervention. L’incendie a été maîtrisé par les unités de la protection civile qui ont évacué les blessés et toutes les personnes bloquées dans le bâtiment.
Selon les premiers éléments, un corps calciné a été découvert au siège du parti et il a été identifié. Il s’agit d’un homme né en 1970 qui réside à la cité Ettahrir à Tunis, selon les informations relayées par Mosaïque FM. Il était un ancien agent d’accueil au siège du parti qui avait bénéficié d’une amnistie générale après avoir été emprisonné en 1993 pour affiliation au mouvement islamiste.
L’homme qui, suite à son licenciement, aurait revendiqué ses droits, avait, semble-t-il, tenté de s’immoler auparavant. Hier, il se serait rendu pour protester contre sa situation. En arrivant au premier étage du bâtiment, il s’est immolé par le feu, a indiqué le bureau de l’information et de la communication du Tribunal de première instance de Tunis.
Selon des témoins oculaires, l’homme a sorti de sa poche une bouteille en plastique remplie d’un produit inflammable avant de s’immoler par le feu. Le flacon a attisé les flammes causant l’incendie au siège du parti.
Selon des sources concordantes, il aurait publié un post sur son compte Facebook où il explique les raisons de son acte. Cependant, le Mouvement Ennahdha a annoncé la mort de « l’un de ses militants « dans l’incendie qui s’est déclaré hier après-midi dans son siège central à Tunis, affirmant, contrairement aux déclarations du procureur général, que
«les causes de l’incendie ne sont pas encore connues».
Le parti indique, dans un communiqué, que les « flammes et la fumée qui montaient jusqu’aux étages supérieurs ont occasionné des dommages corporels de diverses gravités aux militants qui se trouvaient dans leurs bureaux».
Il «remercie les agents de la protection civile qui sont intervenus rapidement pour maîtriser l’incendie et secourir les personnes bloquées dans le bâtiment», souhaitant « un prompt rétablissement aux blessés».
Le bilan est d’un mort et 18 blessés dont 16 souffrant de problèmes dus à l’inhalation de la fumée. Une seule personne souffre de brûlures et une autre de fractures, a précisé pour sa part le ministère de l’Intérieur. Les dirigeants du parti Ali Larayedh (ancien Chef du gouvernement), et Abdelkarim Harouni (président du Conseil de la Choura) ont notamment été blessés, ont affirmé à l’agence TAP des témoins oculaires. Mohamed Goumani, dirigeant au mouvement Ennahdha, a déclaré, lors de son passage hier dans ‘’Ala Kol Lsen’’ sur Mosaïque FM, que les dirigeants Ali Larayedh et Abdelkrim Harouni ont été les plus touchés lors de l’incendie qui a eu lieu au siège du parti.
Ali Larayedh souffre de problèmes respiratoires. En sautant de la fenêtre, il s’est fracturé sur plusieurs endroits de son corps. Il se trouve actuellement dans une clinique.
Abdelkrim Harouni a tenté de sortir par la porte principale du siège mais il a été touché par les flammes au niveau du visage et dans d’autres parties du corps. Les autres victimes souffrent de blessures légères.
Il est à noter que le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, s’est rendu à la clinique privée où les blessés ont été hospitalisés et ce pour s’enquérir de leur état de santé. La direction des affaires criminelles s’est saisie de l’affaire, indique-t-on de même source, soulignant que les investigations se poursuivent.