« La catégorie des récupérateurs (barbecha) semble constituer le groupe le plus marginalisé socialement, et le plus exposé aux conséquences de la crise économique que connaît la Tunisie. Cette marginalité sociale est encore plus remarquable dans le cas des femmes, dont les rémunérations sont souvent dérisoires, généralement inférieures à celles des hommes », tel est le constat qui ressort d’une étude sur « L’économie circulaire : le recyclage des déchets plastiques dans l’agglomération sfaxienne (Tunisie) : étude du cas de la commune de Thyna ».
Cette l’étude vient d’être publiée par le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES), et réalisée par Mehdia Soudeni, professeure à l’université de Sfax.
Parmi les barbecha, « les femmes assument l’essentiel des activités de collecte et de recyclage des déchets plastiques, travaux difficiles auxquels s’ajoute un environnement familial fragile et vulnérable. En définitive, il est très rare que les barbecha, et en particulier les femmes, parviennent à sortir de cette situation de précarité ».
L’étude montre qu' »en bas de la hiérarchie des barbecha se trouvent celles et ceux qui transportent de gros sacs de déchets sur leur dos, pour une quantité maximale de 10 kilogrammes, soit le tiers et parfois même seulement le quart des quantités collectées par les hommes quand ils sont motorisés ou bien équipés ».