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Des manifestants délogent des milices islamistes de Benghazi

Publié le samedi, 22 septembre 2012 | 7 min | Autre
  • Des centaines de manifestants ont réussi à déloger vendredi 21 septembre le groupe salafiste d'Ansar al-Charia (les partisans de la loi islamique) de la caserne qu'il occupait au centre de Benghazi, dans l'est de la Libye. Aux cris de "le sang des martyrs n'a pas été versé en vain", les manifestants sont entrés dans la caserne qui a été saccagée, pillée et incendiée.

    Chantant "Libye, Libye", des centaines de personnes ont pénétré dans les locaux d'Ansar, ont descendu le drapeau de la milice et ont incendié un véhicule dans l'enceinte de la résidence. Les manifestants ont scandé des slogans comme "Assez d'Al Qaïda" ou "Le sang versé pour la liberté ne doit l'avoir été en vain".

    Avant de se diriger vers la caserne d'Ansar Al-Charia les manifestants avaient déjà délogé une autre milice qui avait élu domicile dans un bâtiment de la sécurité libyenne dans le centre de la ville. Selon des témoins, Ansar Al-Charia a évacué aussi l'hôpital al-Jala qu'elle contrôlait, sous la pression des manifestants. La police militaire a pu prendre possession par la suite du bâtiment.

    Ils se sont dirigés par la suite vers le quartier général de la brigade de Raf Allah Al-Sahati, un groupe islamiste mais qui est sous l'autorités du ministère de la défense. Des combats à l'arme lègère et aux lance-roquettes ont opposé les deux camps durant deux heures, avant que la brigade ne décide de quitter les lieux. Au moins quatre personnes ont été tuées et quarante blessées lors de ces combats, selon un décompte basé sur les bilans de trois hôpitaux de la ville.

    Les assaillants se sont ensuite attaqués à cette installation militaire située dans une ferme dans la région de Hawari, à 15 km du centre de Benghazi, pillant des armes, des munitions et du matériel informatique.

    Les autorités libyennes ont alors mis en garde contre le "chaos" et ont appelé les manifestants à faire la différence entre les brigades "illégitime" et celles qui sont sous l'autorité de l'Etat. Le président de l'assemblée nationale, Mohamed Al-Megaryef, s'est félicité de la réaction de la population contre les "brigades en dehors de la légitimité", mais a appelé les manifestants à se retirer immédiatement des emplacaments occupés par des brigades du ministère de la défense, citant Raf Allah Sahati, la brigade du 17 Février et Le bouclier de la Libye.

    Le ministre de l'intérieur, Fawzi Abdelali, a mis en cause de son côté des personnes "infiltrées entre les manifestants". Certains de ces "infiltrés" font partie des services de sécurité, selon lui, et veulent le "chaos et la sédition".

    Le nouveau pouvoir a échoué aussi à désarmer et à dissoudre les groupes d'ex-rebelles ayant combattu le régime de Mouammar Kadhafi au cours de la révolution de 2011, bien que plusieurs d'entre eux aient intégré les ministères de la défense et de l'intérieur.

Des manifestants délogent des milices islamistes de Benghazi