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Un professeur universitaire appelle à la nécessité d'enseigner la langue des signes dans les écoles tunisiennes

Publié le jeudi, 02 mai 2024 | 5 min | Société
  • Le professeur universitaire et expert en langue des signes, Ghassan Sabri, a appelé à la nécessité d’enseigner la langue des signes dans les écoles tunisiennes et de l’intégrer officiellement dans les programmes éducatifs dès les premières années d’école.

    Dans une interview accordée à la TAP, Sabri a estimé qu’il était important de diffuser la langue des signes, qui permettrait à un nombre important de personnes malentendantes en Tunisie de communiquer et d’accéder à leurs droits les plus fondamentaux en tant que citoyens, comme le droit à l’éducation.

    Dans cette interview qui a été traduite en langue des signes, il ajouté qu’en l’absence de statistiques officielles sur le nombre de personnes malentendantes en Tunisie, certaines organisations actives dans ce domaine estiment que leur nombre s’élèverait à 200 mille personnes, soit environ 1,5 pour cent de la société tunisienne.

    Sabri a souligné qu’un rapport du Fonds des Nations Unies pour la population sur la situation des personnes handicapées dans plusieurs pays, dont la Tunisie, a montré que les personnes ayant un handicap mental et les malentendants, figurent parmi les catégories les plus marginalisées.

    La Tunisie, a-t-il dit, qui a signé la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et a ratifié de nombreux accords et chartes internationaux, n’accorde pas aux personnes porteuses de handicap l’attention qu’elles méritent.

    Il a ajouté : “L’État doit être conscient des besoins réels des personnes malentendantes et leur donner le droit d’accéder à l’information”, soulignant que cela ne peut se produire qu’en adoptant la langue des signes comme langue officielle dans les écoles et les universités, ainsi que dans les centres de formation professionnelle et dans d’autres domaines.

    Il a ajouté que la représentation des personnes handicapées dans les médias est faible, que ce soit dans les médias publics ou privés.

    “Je suis un citoyen qui accomplit tous ses devoirs envers son pays, mais en retour, je me retrouve dans l’incapacité de suivre des émissions à la télévision, ce qui est inadmissible”, a-t-il déploré.

Un professeur universitaire appelle à la nécessité d'enseigner la langue des signes dans les écoles tunisiennes