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Le parquet n’a toujours pas transféré l’affaire de "l’appareil secret d’Ennahdha" au juge d’instruction, déclare l'avocat Koutheir Bouallegue

Publié le samedi, 21 septembre 2019 | 9 min | Politique
  • Le collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi a épuisé tous les moyens et s’est adressé à toutes les autorités depuis plus d’un an concernant l’affaire de » l’appareil secret d’Ennahdha « , sauf que le parquet près du tribunal de première instance de Tunis n’a pas émis la décision de transférer la dite affaire au juge d’instruction, a indiqué, samedi, un membre du collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, Koutheir Bouallegue.

    Lors d’une rencontre de solidarité avec le collectif de défense, organisée par des composantes de la société civile en Tunisie, suite aux évènements survenus jeudi au Tribunal de première instance de Tunis, Bouallegue a souligné que de hauts cadres sécuritaires ont été auditionnés dans le cadre de cette affaire, alors qu’aucun dirigeant d’Ennahdha n’a été entendu à ce propos.

    Il a précisé à cet effet que » l’instruction populaire » décidée et ouverte par le comité de défense lui a été d’un grand salut pour se procurer des détails fournis par des citoyens, de nouvelles photographies d’individus, de véhicules, de maisons lesquels ont consolidé le dossier de l’affaire. Bouallegue a fait savoir également que le comité de défense publiera prochainement de nouvelles données concernant » l’appareil secret d’Ennahdha » prouvant que ledit appareil » est tentaculaire et de renseignement dangereux, et constitue une menace pour la sureté de l’Etat « .

    Lors de cette rencontre, la veuve de Chokri Belaid et membre du collectif de défense, Basma Khalfaoui a livré sa version des faits qui se sont déroulés jeudi au Tribunal de première instance de Tunis. Elle a affirmé à ce propos que les membres du collectif de défense n’ont pas fait irruption dans le bureau du procureur de la République, mais que ce sont bien les avocats qui ont été agressés par les forces de sécurité.

    Le secrétaire général de la Ligue Tunisienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LTDH), Béchir Laabidi a accusé, quant à lui, « des parties » de vouloir « occulter la vérité sur les assassinats et l’appareil secret ». Il a estimé également que la société civile défend l’indépendance de la justice et ne va pas se taire face aux tentatives de rétablir la dictature.

    Pour sa part le président du Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), Néji Bghouri a indiqué que la société civile est solidaire du collectif de défense, estimant que les journalistes œuvrent eux aussi, depuis leur position, à révéler les vérités sur les deux dossiers.

    La rencontre de solidarité avec le collectif de défense s’est tenue sous le signe de » journée porte ouverte « . Elle est organisée par la LTDH, l’Association Tunisienne des Femmes Démocrates (ATFD), le SNJT, le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDES) et l’Association Tunisienne des Jeunes Avocats (ATJA).

    Les membres du collectif de défense des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi ont entamé jeudi un sit-in ouvert dans le bureau du procureur de la République au tribunal de première instance de Tunis 1, demandant au ministère public de transférer le dossier connu sous le nom de « l’appareil secret » ou de le classer.

    Le sit-in a été marqué par des échauffourées suite à l’intervention des forces de sécurité dans les locaux du Tribunal de première instance de Tunis 1.

    En signe de protestation contre le sit-in et les faits survenus au tribunal, les magistrats sont entrés, vendredi, en grève générale avec présence sur les lieux de travail dans tous les tribunaux de la République. La grève devra se poursuivre tout au long de la semaine prochaine.

    Chokri Belaid, avocat et figure de l’opposition, a été assassiné le 6 février 2013 par plusieurs balles tirées à bout portant devant son domicile. Le député de l’Assemblée nationale constituante Mohamed Brahmi avait été assassiné le 25 juillet 2013 devant son domicile à Cité la Gazelle, à l’Ariana, quelques mois après l’assassinat de Belaid.

Le parquet n’a toujours pas transféré l’affaire de "l’appareil secret d’Ennahdha" au juge d’instruction, déclare l'avocat Koutheir Bouallegue