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Gouvernement Mechichi : Le PDL réclame le remplacement des ministres de l’Intérieur et de la Justice

Publié le jeudi, 27 août 2020 | 6 min | Politique
  • La présidente du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a appelé le chef du gouvernement désigné, Hichem Mechichi, à changer les ministres de l’Intérieur et de la Justice qu’il a proposés dans son équipe.

    Leur remplacement est possible et constitutionnel tant que la séance plénière consacrée au vote de confiance n’a pas encore eu lieu, a-t-elle déclaré au cours d’une conférence de presse, jeudi, à Tunis.

    Le PDL refuse la nomination de Taoufik Charfeddine à la tête de l’Intérieur et celle de Mohamed Boussetta à la tête de la Justice. Selon elle, le premier a « des liens familiaux avec l’un des terroristes » et le second, un magistrat, « ne compte pas parmi les compétences reconnues ».

    Elle s’est, dans ce sens, interrogé sur le fait d’écarter la ministre de la Justice du gouvernement de gestion des affaires courantes, « bien qu’elle soit indépendante ».

    Abir Moussi a fait savoir que Mohamed Boussetta était le juge chargé de l’affaire intentée par le PDL contre l’Instance Vérité et Dignité (IVD). « En proposant ce dernier au poste de ministre de la Justice, la politique pénale est désormais entre les mains d’Ennahdha », a-t-elle estimé.

    Et d’ajouter que Mechichi a commis une erreur en cédant devant « les équilibres parlementaires du président de l’ARP Rached Ghannouchi ».

    « Hichem Mechichi nous a déçus », a-t-elle déclaré. Il n’a pas été fidèle aux engagements faits au PDL lors des deux rencontres qu’il a tenues avec notre parti, a-t-elle ajouté.

    « Mechichi a fait rater à la Tunisie et à lui-même l’opportunité d’aller de l’avant vers l’étape des réformes ». Il aurait pu bénéficier d’un soutien politique « intègre » sur lequel il pouvait compter, a-t-elle ajouté.

    Abir Moussi a déclaré avoir proposé au chef du gouvernement désigné de mettre en place des pôles ministériels et d’écarter tout candidat proche des partis Ennahdha et du bloc de la coalition al-Karama au sein du parlement.

    D’après elle, Ali Hafsi, proposé au poste de ministre chargé de la Relation avec le parlement, n’est pas « indépendant ». Il y a deux semaines, il était encore affilié à un parti politique.

    Ali Hafsi est « l’oeil de Ghannouchi et de la coalition al-Karama au sein du gouvernement », a-t-elle dit.

    Elle a, en outre, critiqué la reconduction, à leur poste respectif, des ministres des Affaires religieuses, Ahmed Adhoum, et des Technologies de la communication, Mohamed Fadhel Kraiem, ainsi que la nomination de Othman Jarandi aux Affaires étrangères qui, a-t-elle dit, avait déjà occupé ce portefeuille dans le gouvernement de la Troïka.

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