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Caid Essebsi : "mon erreur d'appréciation porte sur Ennahdha, mais sur d'autre partis aussi"

Publié le mardi, 19 septembre 2017 | 8 min | Politique
  • Le président de la république, Beji Caid Essebsi, a estimé que le parti Ennahdha a fait de "grands pas" (vers un parti civil) en séparant la pratique politique du prosélytisme, mais cet effort "reste insuffisant".

    Dans une interview diffusée lundi soir par la chaine télé nationale Watania 1, il a ajouté que "le mouvement (Ennahdha) avait au moment de la rédaction de la constitution de la deuxième république une orientation différente par rapport à sa politique actuelle favorable à une constitution d'un Etat civil".

    Essebsi a précisé, par ailleurs, à propos de sa déclaration selon laquelle il avait "fait une erreur d'appréciation" qu'il pointait en fait du doigt d'autres partis (qu'ils n'a pas nommés) "qui n'étaient pas prêts à accepter l'association du parti Ennahdha au pouvoir".

    Le président de la république avait indiqué lors d'un entretien avec le journal Assahafa, du 6 septembre courant, que son parti Nida Tounes "n'avait pas d'autre choix après les élections de 2014 que (de s'associer avec) Ennahdha qui était prête à former un gouvernement de coalition sans conditions et que le choix consistait à la ramener à l'exercice civil du pouvoir mais qu'il avait "fait une erreur d'appréciation".

    Essebsi a souligné lundi soir qu'il est pour une "politique centriste", c'est pourquoi il estime être "en divergence avec la gauche".

    Il a rappelé sa position favorable à l'association d'Ennhadha au pouvoir après les élection de 2014, remportées par Nida Tounes, devant la formation islamiste.

    "Ma sensibilité démocratique m'a poussée à ne pas ignorer les résultats du scrutin", a-t-il affirmé, estimant que "l'expérience de l'association du mouvement Ennahdha au pouvoir a réussi".

    Concernant le changement du régime politique, le président de la république a indiqué qu'il ne compte pas présenter une initiative dans ce sent. "Mais j'estime que le régime parlementaire recèle quelques faiblesses et les députés de l'ARP ont le droit d'amender le régime politique en suivant les voies légales", a-t-il toutefois fait remarquer.

    Interrogé sur sa position critique à l'égard des instances indépendantes, Essebsi a précisé qu'il "ne ciblait pas les institutions constitutionnelles mais les instances indépendantes issues de la constituantes (sans les nommer) qui ont des tendances de mainmise et ne veulent pas rendre des comptes".

    Au sujet de la loi de réconciliation en matière administrative, adoptée récemment par l'ARP, n'a rien à voir avec l'initiative de la présidence de la république. "En fait c'est un projet adopté par la commission de législation générale", a-t-il ajouté.

    "Les députés ont voulu saborder le projet de loi et set sont attaqués à une démarche démocratique alors qu'il fallait respecter l'opinion de la majorité", a déploré le chef de l'Etat.

    Répondant aux critiques sur l'interférence de la présidence de la république dans le remaniement ministériel, Caid Essebsi a assuré que le chef du gouvernement en est le seul initiateur, sans intervention du président de la république.

    "Cela ne m'empêche pas de donner des conseils. La présidence de la république et la présidence du gouvernement travaillent dans l'entente et le respect des prérogatives de chacune d’elle", a-t-il affirmé.

    Concernant une possible préparation à la prochaine élection présidentielle, perçue à travers le lancement de son initiative sur l'égalité de l'héritage et l'élaboration d'un code des libertés et de l'égalité, Essebsi a indiqué qu'elle "s'inscrit dans le cadre de l'application de la constitution civile", refusant de s'exprimer sur son éventuelle candidature pour un deuxième mandat qu'il avait exclut lors de la dernière campagne électorale de la dernière présidentielle.

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