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Abdelkrim Harouni : Les accusations portées contre Fakhfakh ne lui permettent pas de rester à la tête du gouvernement

Publié le lundi, 13 juillet 2020 | 8 min | Politique
  • Réuni dimanche, le Conseil de la Choura du mouvement Ennahdha a décidé, lors de sa 41e session tenue à son siège central, à Tunis, de charger le président du mouvement, Rached Ghannouchi, d’entamer des concertations avec le président de la République, les partis politiques et les organisations nationales afin de décider d’une nouvelle formation gouvernementale, en remplacement du gouvernement Fakhfakh, a déclaré Abdelkrim Harouni, président du conseil.

    Lors d’une conférence de presse, lundi, au siège du parti Ennahdha, à Tunis, Harouni a indiqué que la position du mouvement a été prise en partant du principe que la situation actuelle du chef du gouvernement, notamment son éventuelle implication dans un conflit d’intérêts, ne lui permet plus de rester à la tête du pouvoir exécutif et de relever les défis économiques et sociaux actuels.

    Le mouvement cherche à trouver des solutions à la crise politique actuelle, a-t-il expliqué, ajoutant que “Ennahdha est même prête à des élections législatives anticipées”. Il oeuvrera à réunir les conditions nécessaires à travers la mise en place de la Cour constitutionnelle et le changement du système électoral”.

    Harouni a, par ailleurs, mis en avant le rôle du président de la République, Kaïs Saïed, pour sortir le pays de la crise politique actuelle, rappelant la rencontre “positive” entre Ghannouchi et le chef de l’Etat avant la tenue du Conseil de la Choura.

    “Ennahdha tend la main à tous les acteurs et met en garde contre le fait de fomenter des crises au sein du parlement, face à la grave situation économique et sociale dans le pays”, a-t-il insisté, en allusion à l’initiative de certains blocs parlementaires de vouloir retirer la confiance au président du parlement, Rached Ghannouchi.

    Sur un autre plan, Harouni a souligné l’importance du rôle des organisations nationales en cette étape délicate, se disant confiant de parvenir à un large consensus entre les différentes composantes de la scène politique.

    Et de préciser “le changement du gouvernement ne va pas entraver le fonctionnement régulier des rouages de l’Etat, ni le bon fonctionnement de ses institutions”.

    Le Conseil de la Choura du mouvement a exprimé, dans une déclaration publiée lundi, “sa profonde préoccupation par la situation grave que connaît le pays au double plan économique et social et l’instabilité gouvernementale générée par l’enquête sur l’éventuelle implication du chef du gouvernement dans un conflit d’intérêts”.

    Le Conseil de la Choura, réuni dimanche, avait décidé de charger le président d’Ennahdha d’entamer des négociations avec le chef de l’Etat, les partis politiques et les organisations nationales pour décider d’une nouvelle formation gouvernementale. La réunion du conseil reste ouverte pour suivre de près le processus de sortie de la crise.

    Le président de la République, Kaïs Saïed, a souligné, lundi, lors d’une réunion avec le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, et le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail, Noureddine Tabboubi, qu’il “réfute ce qui se dit et ce qui se relaye”.

    “Nous n’accepterons pas le chantage et les manœuvres”, a-t-il affirmé, soulignant qu’il n’entrera pas “en concertation avec quiconque sur le remplacement de l’actuel chef du gouvernement, tant que ce dernier n’a pas présenté sa démission ou tant qu’il ne fait pas l’objet d’une motion de censure”.

Abdelkrim Harouni : Les accusations portées contre Fakhfakh ne lui permettent pas de rester à la tête du gouvernement