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La FIDH dénonce les agressions perpétrées à l’encontre des activistes en Tunisie

Publié le jeudi, 02 octobre 2014 | 7 min | Société
  • L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l’Homme, programme conjoint de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) et de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH), dénonce les agressions perpétrées à l’encontre des activistes et défenseurs des droits de l’homme et appelle les autorités tunisiennes à respecter les procédures légales en cas d’infractions réalisées par les associations.

    Le 30 août 2014 à Djerba, la blogueuse Lina Ben Mhenni, alors qu’elle bénéficie d’une protection policière rapprochée, a été agressée par des agents de police devant puis à l’intérieur du siège de la préfecture de police de Houmt Souk. Son père, l’activiste Sadok Ben Mhenni, informé de ces faits s’est immédiatement déplacé sur les lieux mais fut lui-même agressé verbalement et physiquement par des agents de police.

    Dans la nuit du 24 au 25 août à Sousse, Héla Boujenah, membre de l’organisation Active New Generation, a été agressée par des agents de police alors qu’elle s’était rendu dans un poste de police pour s’assurer que les droits de son frère mis en garde à vue étaient respectés. Elle fait l’objet de poursuites judiciaires notamment pour « outrage à fonctionnaire public ou assimilé dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ». En première instance, le 22 septembre, elle a été acquittée pour cette accusation mais condamnée à payer une amende pour infraction relative à la tranquillité publique.

    Le 8 juillet à Sfax, Ahmed Kaâniche, activiste et ancien assistant de recherche à Human Rights Watch, a été agressé par des agents de police. Immédiatement suite à cette agression, M. Kaâniche a également fait l’objet de poursuites judiciaires, mis en garde à vue puis relâché, ce qui semble être une affaire montée de toutes pièces pour sanctionner ses activités de défense des droits humains.

    Déjà en mai 2014 le blogueur Azyz Amami a été arrêté avec le photographe Sabri Ben Mlouka. Des observateurs des droits de l’Homme qui ont pu leur rendre visite au Centre d’arrestation de Bouchoucha, ont fait état de traces de violences notamment sur le visage d’Azyz Amami. Les deux jeunes activistes ont fait l’objet de poursuites judiciaires, placés en détention préventive puis libérés suite à un non lieu prononcé par le Tribunal de première instance de Tunis le 23 mai 2014.

    L’Observatoire appelle les autorités à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin à ces violations des droits humains et à procéder immédiatement à des enquêtes impartiales et sérieuses sur ces faits qui laissent craindre un risque de retour en arrière quant à la liberté d’expression en dépit des nouvelles garanties constitutionnelles et législatives.

La FIDH dénonce les agressions perpétrées à l’encontre des activistes en Tunisie